Avis de l’IRSN sur l’impact environnemental et sanitaire des demandes de modification des autorisations de rejets et prélèvements d’eau de la centrale nucléaire de Cattenom
Le 5 novembre 2012, en réponse à une demande de l’ASN dans le cadre de la demande de modification des autorisations de rejets et prélèvements d’eau de la centrale nucléaire de Cattenom, l’IRSN a transmis son avis sur l’impact sanitaire et environnemental des rejets chimiques dans la Moselle et dans la retenue du Mirgenbach.
Du point de vue sanitaire, l’IRSN estime que, si l’apparition d’un effet toxique est très peu probable pour la plupart des rejets chimiques dans la Moselle et dans la retenue du Mirgenbach, l’apparition d’un tel effet ne peut pas être exclu dans la Moselle en aval de la centrale pour l’acide monochloroacétique, le sodium, l’acide dichloroacétique et le dichloroacétonitrile ; toutefois, le risque sanitaire potentiel résulte principalement des concentrations en amont de la centrale et non de ses rejets.
Du point de vue environnemental, l’IRSN estime qu’on ne peut pas exclure un impact potentiel du rejet de certaines substances, pour tout ou partie de l’écosystème aquatique de la Moselle et de la retenue du Mirgenbach. Toutefois, selon les substances, cet impact environnemental potentiel ne concerne qu’une zone restreinte de la Moselle (zone dite de « mauvais mélange ») et repose sur des compositions hypothétiques et largement conservatives des rejets, ou sur une extrapolation très prudente des données toxicologiques.
Pour améliorer l’estimation de l’impact potentiel des rejets de certains acides (AOX), l’IRSN recommande qu’EDF détermine plus précisément leur composition. De même, l’IRSN estime qu’EDF devrait étudier les processus de dégradation de la morpholine spécifiquement pour la centrale de Cattenom.