Avis de l’IRSN sur les études associées au réexamen de sûreté VD3-1300 - Suffisance des études de sûreté et des modifications relatives au thème AGR22 « dérive de nappes d’hydrocarbures »
Lorsqu’elle dérive sur un cours d’eau ou sur la mer à proximité d’une centrale nucléaire, une nappe d’hydrocarbure peut perturber le fonctionnement de sa station de pompage. Cette station pompe l’eau qui permet de refroidir le cœur du réacteur et divers équipements importants pour la sûreté.
Dans le cadre du réexamen de sûreté associé aux troisièmes visites décennales des réacteurs de 1300 MWe, l'IRSN a transmis le 17 juin 2013, en réponse à une demande de l’ASN, son avis sur les études menées par EDF concernant les risques associés aux dérives de nappes d’hydrocarbures, ainsi que sur l’acceptabilité et la suffisance des modifications prévues par EDF pour faire face à cette agression.
La démarche proposée par EDF vise à démontrer que l’arrivée d’une nappe d’hydrocarbure ne peut pas provoquer la perte des moyens de refroidissement du réacteur. A ce titre, l’IRSN constate des avancées importantes dans le traitement par EDF des risques liés aux hydrocarbures, notamment dans la compréhension de l’impact de la présence d’hydrocarbures en station de pompage.
Sur cette base, l’IRSN estimé que les études menées par EDF et les modifications prévues sont satisfaisantes pour garantir la protection des sites à l’égard des dérives de nappes d’hydrocarbures, sous réserve qu’EDF approfondisse ses études sur certains points, notamment à l’égard de la représentativité des essais effectués pour démontrer la capacité de la station de pompage à remplir ses fonctions de sûreté en présence de nappe d’hydrocarbure.
De plus, certains compléments doivent être fournis concernant les évaluations probabilistes du risque de fusion du cœur induit par l’arrivée de nappes d'hydrocarbures et les dispositions de protection (tels que la définition des exigences qui leur sont associées, la justification de leur capacité à fonctionner en cas de séisme ou de vents extrêmes et le délai de mise en place des dispositions de protections mobiles).