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Avis de l’IRSN sur le comportement au séisme des doigts de gant des canaux expérimentaux horizontaux du Réacteur à haut flux de Grenoble (RHF – INB n° 67) et des vannes de sécurité associées

10/04/2014

 

Le 22 novembre 2013, l’IRSN a transmis à l’ASN son avis concernant le comportement sismique des doigts de gant et des vannes de sécurité des treize canaux horizontaux du Réacteur à haut flux (RHF), exploité par l’Institut Laue-Langevin (ILL).

 

La rupture accidentelle d’un ou plusieurs doigts de gant conduirait à une insertion de réactivité dans le cœur du réacteur et à une perte d’intégrité du circuit primaire de refroidissement du cœur entraînant un risque de fusion de l’élément combustible qui constitue le cœur du réacteur. Pour empêcher ce phénomène, des vannes de sécurité permettent d’isoler ces doigts de gant grâce à leur fermeture automatique sur détection d’eau.

 

Les justifications apportées par l’ILL à l’égard du comportement au séisme des vannes de sécurité n’appellent pas de remarque de la part de l’IRSN.

 

En revanche, l’IRSN estime que les études de comportement au séisme du doigt de gant double nommé « H1/H2 » ne sont pas abouties. En particulier, elles sont établies sur la base d’un code de conception et de construction mécanique qui ne considère pas l’irradiation neutronique subie par l’alliage d’aluminium composant ce doigt de gant. Elles doivent donc être complétées à cet égard.

 

Par ailleurs, l’IRSN estime que les ​durées d’irradiation des doigts de gant d’aluminium retenues par l’ILL ne permettent pas de garantir le maintien d’une ductilité suffisante (de l’ordre de 2 % au minimum) du matériau qui les constitue. À cet égard, l’IRSN considère que l’ILL devra présenter sa démarche de réévaluation des flux neutroniques auxquels sont soumis les doigts de gant en réacteur afin d’estimer l’échéance à laquelle la valeur de 2 % sera atteinte. En outre, l’IRSN estime que l’ILL doit dès à présent, d’une part justifier le bon comportement des doigts de gant déjà installés et présentant une ductilité inférieure à 2 %, d’autre part renforcer les contrôles visant à rechercher la présence de corrosion pouvant affecter ces doigts de gant.