Avis de l’IRSN sur la prolongation éventuelle du fonctionnement du réacteur OSIRIS au-delà de 2015
Le réacteur de recherche OSIRIS produit des radioéléments à vie courte utilisés en médecine nucléaire, il est exploité par le CEA et situé sur le centre de Saclay. Ce réacteur a été mis en service en 1966 et le CEA s’est engagé, en 2007, à cesser son fonctionnement en 2015, les activités d’OSIRIS devant être reprises par le réacteur Jules Horowitz (RJH) en cours de construction à Cadarache.
Le démarrage du RJH étant désormais reporté au-delà de 2017, le CEA a demandé au Premier ministre l’autorisation de prolonger le fonctionnement d’OSIRIS jusqu’en 2020, invoquant en particulier un risque de pénurie de radioéléments artificiels à usage médical.
Dans ce contexte, l’ASN a demandé à l’IRSN d’évaluer le « positionnement » du réacteur OSIRIS par rapport aux règles et pratiques de sûreté actuelles et d’évaluer les éventuelles dispositions d’amélioration qui seraient à mettre en œuvre pour obtenir un niveau de sûreté comparable à celui des réacteurs du même type les plus récents, en cas de prolongation de son fonctionnement significativement au-delà de 2015.
Pour ce faire, l’IRSN a procédé à une revue complète de la démonstration de sûreté du réacteur OSIRIS. De cette revue, il ressort que l’installation dispose de « points forts » qui lui confèrent une certaine robustesse intrinsèque. Trois domaines apparaissent en revanche en retrait par rapport aux règles et pratiques de sûreté à l’état de l’art pour ce type d’installation :
- l’approche retenue pour la démonstration de sûreté du réacteur ;
- la capacité de confinement de l’enceinte de confinement du réacteur ;
- la protection à l’égard des risques liés à une chute d’avion ou à une explosion externe.
Ces aspects nécessiteraient une analyse ou une réévaluation de la part de l’exploitant dans la perspective d’un fonctionnement de l’installation au-delà de 2015.
En tout état de cause, un réexamen de sûreté complet de l’installation devra être réalisé d’ici 2019.