Portrait de femmes en science : Elsa, doctorante au Laboratoire d'écotoxicologie des radionucléides (LECO) à l’IRSN
Dans le cadre d'un projet intitulé "Femmes En Sciences", l'Association Fédérative Nationale des Étudiant.e.s Universitaire Scientifique (AFNEUS) organise son premier congrès "Femmes En Sciences" qui se tiendra les 18, 19 et 20 février à la Cité des Sciences à Paris. Au programme, conférences, rencontres...
Cet évènement vise à mettre en avant les femmes dans les carrières et les cursus scientifiques, déconstruire les préjugés et les stéréotypes de genre mais aussi à mettre en avant la diversité des métiers et des carrières scientifiques.
L'IRSN, partenaire du projet, sera présent à cet événement avec un stand pour partager les expériences de ses collaboratrices. A cette occasion, nous vous proposons une série de portraits.
Elsa Cantabella est actuellement doctorante au Laboratoire d'écotoxicologie des radionucléides (LECO) à l'IRSN. Elle nous parle de son expérience de chercheuse et de son brillant parcours entre les Etats-Unis et la France.
Depuis toute petite j'ai été attirée par les sciences, toujours très curieuse et besoin de tout comprendre. Au lycée, je souhaitais tout d'abord mener une carrière de médecin, quoi de mieux que de mêler la science et aide à la population ? Après deux premières années communes aux études de santé, j'ai porté mon choix vers des études de pharmacie. Ce cursus est très peu développé au lycée alors qu'il offre tout un tas de possibilités enrichissantes. C'est lors de ces études que j'ai découvert la toxicologie : il s'agit des études avant la mise sur le marché qui déterminent si le médicament peut être testé sur des humains. Après une expérience de quelques mois aux Etats-Unis à la FDA (Food and Drug Administration) où l'on gère ce type de dossier, j'ai su que je voulais plutôt me tourner vers la recherche. J'ai donc poursuivi avec le Master THERV (Toxicologie Humaine, Evaluation des Risques, Vigilance) avec une spécialité Recherche. Durant ce master, j'ai effectué un premier stage de 6 mois au sein de l'IRSN sur le site de Fontenay-aux-Roses. Cette expérience a confirmé mes positions et j'ai décidé de postuler à une thèse, toujours à l'IRSN mais sur le site de Cadarache. Mon sujet porte sur l'étude des effets des rayonnements gamma en chronique et à faible dose sur le cerveau du poisson zèbre. L'idée est d'explorer à différentes échelles, en allant du moléculaire jusqu'au comportement et de comprendre les mécanismes sous-jacents.
Un moment qui vous a rendu fière ?
Lors de ma thèse, afin d'évaluer le comportement de mes poissons, j'ai dû mettre en place tout le set expérimental : penser aux différents aquariums et équipements nécessaires afin de construire l'expérimentation. Je suis un peu partie de zéro et très heureuse d'avoir obtenu des résultats concluants. Lorsque l'on m'a dit que ce set allait être utilisé pour d'autres expérimentations, je me suis sentie fière de la confiance que l'on m'avait accordée et du travail réalisé.
Je pense qu'il y a une part d'éducation parentale et/ou scolaire. Je me souviens que mes parents m'emmenaient au Palais de la Découverte ou à la Cité des sciences à Paris. Depuis très petite j'ai été sensibilisée à ce sujet. J'adorais passer des après-midis entiers dans ces lieux adaptés à la sensibilisation des enfants grâce à de nombreux ateliers. Cependant, lors de ma scolarité je n'ai pas le souvenir qu'on ait bénéficié de cette approche pédagogique en visitant des lieux dédiés aux sciences. C'est pourtant essentiel de sensibiliser dès le plus jeune âge lors d'activités scolaires : proposer aux collégiens et aux lycéens des rencontres avec des scientifiques par exemple pour déconstruire les idées reçus. Enfin, il faudrait pouvoir réduire les coûts d'accès aux musées consacrés aux sciences, imaginer des forfaits pour les familles les plus démunies qu'elles puissent amener leur fille dans ces lieux essentiels !