Portrait de femmes en science : Hayat, chargée d'évaluation de la maîtrise des risques spécialisée en mécanique des structures et génie civil à l’IRSN

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16/02/2022

Dans le cadre d'un projet intitulé "Femmes En Sciences", l'Association Fédérative Nation​ale des Étudiant.e.s U​niversitaire Scientifique (AFNEUS) o​rganise son premier congrès "Femmes En Sciences" qui se tiendra les 18, 19 et 20 février à la Cité des Sciences à Paris​. Au programme, conférences, rencontres...

Cet évènement vise à m​ettre en avant les femmes dans les carrières et les cursus scientifiques, déconstruire les préjugés et les stéréotypes de genre mais aussi ​mettre en avant la diversité des métiers et des carrières scientifiques.​​



​L'IRSN, partenaire du projet, sera présent à cet événement avec un stand pour partager les expériences de ses collaboratrices. A cette occasion, nous vous proposons une série de portraits.


Hayat Cherfi​


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Hayat Cherfi est chargée d'évaluation de la maîtrise des risques spécialisée en mécanique des structures et génie civil à l'IRSN. Après des études entre l'Algérie et la France et un début de carrière aux missions variées, cette ingénieure spécialisée a rejoint l'IRSN en 2017. Elle nous raconte son beau parcours et nous partage sa perception concernant les femmes et les sciences !

 


Votre parcours en quelques mots

J'ai obtenu mon diplôme d'ingénieure génie civil en Algérie après 5 ans d'études dans une école d'ingénieur, ensuite j'ai fait un master spécialisation de 18 mois à l'ISBATP à Marseille qui est une spécialisation en ouvrages géotechniques.

J'ai travaillé dans un bureau d'étude d'ingénierie et d'architecture à Nice ou j'ai réalisé des calculs de structures et géotechniques.

Je suis venue dans la région parisienne pour être ingénieure consultante chez AUSY. J'avais des missions variées :  ingénieure structure dans le domaine de l'off-shore chez TECHNIP, j'ai travaillé sur les fondations flottantes des éolienne off-shore chez Ideol, ou encore  ingénieure génie civil sur le projet Hinkley-point chez EDF. Et ma dernière mission a duré deux ans à l'IRSN. J'étais ingénieure génie civil en charge de l'évaluation de la sureté des structures nucléaires.

Suite à cette mission, j'ai rejoint l'IRSN en CDI, et j'occupe depuis 2017 le poste d'ingénieure chercheuse dans le même service.

 

Un moment qui vous a rendu fière à l'IRSN ou dans votre parcours professionnel ?

L'une de mes fiertés c'est quand j'ai terminé les calculs de stabilité de la structure du musée de l'automobile de Monaco. Mon rôle consistait à définir un phasage de construction du musée compatible avec son environnement spécifique.

Mais aussi, ma première présentation au GPU (groupe permanant d'expert nommés par l'ASN) qui a donné suite à des demandes sur la vérification et la réparation des ancrages des équipements dans une installation. Également, je repense à la conception d'une éolienne flottante, un projet devenu réalité.

 

Quelles sont, selon vous, les idées reçues qui font que les femmes sont moins nombreuses dans les milieux scientifiques ? Qu'est-ce que vous changeriez ?

 

C'est toute la société, fondée sur des idées reçues quant aux rôles des femmes et des hommes, qu'il faut changer.

Une idée reçue totalement fausse consiste à pe​​nser que les filles sont moins douées pour les maths : j'étais très forte en maths et c'était ma matière préférée comme plusieurs de mes camarades filles.

On pense souvent que les femmes sont plus faites pour les métiers du « care » : l'éducation des filles va souvent dans ce sens. Ce sexisme décourage les femmes à se lancer dans une carrière scientifique.

Les filles sont plus encouragées à prendre soins de leur apparence et de leur comportement en public, ça demande de l'énergie et du temps.

Il y a un manque criant d'exemples ou de modèles de femmes scientifiques mis en avant pour inspirer les filles.

Les femmes ont la charge mentale de la famille (du couple et des enfants) plus que leurs conjoints ce qui les oblige parfois à choisir entre carrière et famille.

 

Qu'est-ce que je changerais ?

J'encouragerais les enfants à être ce qu'ils ont envie d'être indépendamment de leur sexe dès la maternelle et à l'école.

Il faudrait avoir plus de modèles féminins scientifiques pour les filles et moins de top model !

Enfin, très important aussi : partager la charge de la famille d'une façon égale dans le couple.

 


Retrouvez les autres portraits !


​​​Aurélie Isambert, responsable de l'unité d'expertise en radioprotection médicale à l'IRSN


​Sonia Chuzel, physicienne​, chargée des méthodes et moyens d'analyse au Laboratoire de télédétection de l'IRSN

Caroline, chargée d’évaluation de la maîtrise des risques spécialisée en incendie et explosion à l'IRSN​